2013
Dix miroirs avec textes sablés
35 x 25cm
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Cette série de miroirs trouve sa source dans un roman de Don DeLillo « L’homme qui tombe ».
Ce roman est une fiction sur le 11 septembre, non pas sur les attentats mais sur l’impact de l’Histoire dans la vie des personnes. L’auteur s’est saisi d’un événement qui a d’abord été montré avant d’être dit ou raconté, commenté, interprété et même exposé. L’homme qui tombe c’est cet acrobate évoqué dans la fiction, qui se jette du haut d’un gratte-ciel et reste pendu le long de la façade, le pied accroché à une corde et qui selon l’auteur constitue la métaphore de la question suivante : « à partir de quel moment peut-on faire de l’art avec un événement comme celui du 11 septembre ? » Il se livre à cette performance six jours après les attentats, ce qui dépasse l’entendement des spectateurs, renvoyés à l’image des chutes dans le vide des employés des tours. La performance est très mal accueillie et reçue comme une provocation récurrente dans le livre.
Cet extrait gravé sur les miroirs évoque une histoire de couple à travers les attentats et fait surgir les individus au coeur de l’événement. Les mots que nous percevons sur ces miroirs forment un reflet, une répétition et une superposition dans la lecture. Au revers de l’événement historique, les nouvelles images proposées portent le récit et font ressurgir de l’anonymat des figures, des personnes.